Qalb tounes appelle l'ISIE à se préparer à tous les scénarios
Le Parti de Qalb Tounes a averti, dans une déclaration publiée après une réunion ordinaire ce mardi de son bureau politique, contre "toutes les tentatives de coup de main contre la constitution et le parlement, dans le but de faire mainmise sur le pouvoir".
Le parti, représenté au Parlement avec 38 députés et exclu des consultations sur la formation du gouvernement, a mis en garde contre la gravité de la "note contractuelle pour la coalition gouvernementale" qui a été présentée mardi par le chef de gouvernement désigné Elyes Fakhakh aux partis qu'il a convoquées pour des consultations, le Parti estimant qu'ils ont été invités à l'approbation d'une loi exceptionnelle qui autorise (le chef du gouvernement) à diriger l'Etat par décrets sans l'approbation préalable du Parlement".
Qalb Tounes a également exprimé sa préoccupation quant "au caractère et à la représentativité de certains intrus dans le processus de formation du gouvernement, et quant à leur influence pour imposer des programmes occultes qui ne servent pas l'intérêt national".
D'autre part, le parti a renouvelé sa demande au président de la République de clarifier sa vision et sa position sur le "nette contradiction" entre ce qui était énoncé dans la lettre mandatant Fakfakh et appelant au respect de la volonté des électeurs et les propositions des partis et des blocs parlementaires, et entre les déclarations de Fakfakh selon lesquelles il tire sa légitimité des résultats de la présidentielle seulement, insinuant que son gouvernement sera le gouvernement du président, en atteste son déplacement quotidien au Palais de Carthage pour soumettre des rapports sur l'avancement de ses consultations sur la formation du gouvernement".
Selon la déclaration de Qalb Tounes, "le bureau politique a décidé, en prévision de toutes les éventualités, d'activer la commission chargée de préparer les élections, de l'inviter à se réunir et d'inviter les dirigeants et les bases régionales à se préparer à toute urgence", en allusion à de possibles élections anticipées.
Au terme de la réunion vendredi de son bureau politique consacrée aux tractations pour la formation du nouveau gouvernement, le Parti de Qalb Tounes avait déjà exprimé son "inquiétude" quant à la démarche engagée et a appelé le chef de l'Etat à clarifier la question.
Le parti a estimé qu'il y avait "de nombreuses indications selon lesquelles cette tendance allait saper les bases du système politique énoncé dans la constitution, car elle annule les résultats complets des élections législatives et la taille parlementaire des partis".
Le chef du Parti, Nabil Karoui, s'était qualifié au 2e tour de la présidentielle avec l'actuel président de la République Kais Saied, rappelle-t-on.
Fakfakh avait affirmé lors d'une conférence de presse vendredi dernier que le parti Qalb Tounes" (38 députés) et le Parti destourien libre (17 députés) ne seront pas représentés dans le prochain gouvernement, étant donné qu'ils sont "incompatibles avec la base sur laquelle il a choisi de former le gouvernement".
Le président de la République a chargé l'ancien ministre des finances Elyes Fakhakh, de "former le gouvernement dans les meilleurs délais", après l'échec du gouvernement Habib Jemli à gagné la confiance du Parlement lors de la plénière du 10 janvier.